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MÉTIS.

vèrent à Leibnitz, qui se dit aussitôt : Voilà mes germes trouvés. C’est dans le mâle qu’ils préexistent.

L’idée fit fortune et devint populaire. Ce fut une sorte d’engouement. En 1704, un savant français, Étienne-François Geoffroy[1], fit une thèse latine sur cette question : Si l’homme a commencé par être ver. Il concluait pour l’affirmative. Le ver, c’était, bien entendu, l’animalcule spermatique. La thèse eut un grand succès, à ce point qu’il fallut la traduire en français pour satisfaire les dames, dit Fontenelle. Le traducteur ne fut autre que le doyen même de la Faculté de médecine, Nicolas Andry. Qu’on juge si les idées de Geoffroy devaient être sympathiques à celles du traducteur : Andry voyait des vers partout et dans toutes les maladies. On l’avait surnommé plaisamment homo vermiculosus.

Tout cela était pris au sérieux par les faiseurs de systèmes et par le public. Vint un homme de bon sens, Plantade, de Montpellier, qui, pour ouvrir les yeux de ses contemporains, s’avisa d’une singulière plaisanterie. De son nom, Plan-

  1. Voyez l’Éloge de Geoffroy par Fontenelle.