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FORMATION DES ÊTRES.

quête bien plus importante encore, celle d’Haller. Ce grand physiologiste avait commencé par adopter les idées d’Harvey, le fondateur du système de l’épigénèse, c’est-à-dire de la formation de l’être parties par parties. Il entreprit plus tard une série d’études sur le développement du poulet dans l’œuf. Là il vit le poulet se développer dans l’œuf, tenir[1] à l’œuf ; celui-ci tenir à la mère et être produit par la mère indépendamment du concours du mâle. Donc, l’être préexiste à la fécondation dans la femelle. Notez que c’est dans le mâle que Leibnitz plaçait la préexistence des germes[2].

On disait à Haller : Mais à quoi donc sert le concours du mâle ? Il répondait que la liqueur prolifique n’avait d’autre effet que d’éveiller le germe endormi dans le corps de la femelle ; la liqueur prolifique, par rapport à la gestation, jouait un rôle analogue à celui de la température dans le phénomène de l’incubation.

La doctrine de la préexistence devait encore gagner Cuvier. Ce qui surtout déterminait Cuvier, c’était la grande pensée de l’être conçu

  1. C’est là l’erreur d’Haller. Le poulet ne tient pas à l’œuf. Ce point sera expliqué plus tard.
  2. Voyez la leçon suivante.