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PRÉEXISTENCE DES ÊTRES.

Leibnitz, qui, voyant la chenille contenue dans la chrysalide et la chrysalide dans le papillon, en déduisit successivement l’emboîtement, l’enveloppement infini des germes.

Mais, remarquons-le bien, les faits que Leibnitz suppose n’ont aucune analogie avec les faits que Swammerdam démontre. Le papillon, la chrysalide et la chenille sont le même individu, dans différents états d’évolution. Ce n’est pas un être qui préexiste dans un autre : le papillon, la chrysalide, la chenille, tout cela n’est que le même individu, le même être, le même germe. Or, Leibnitz, dans son système d’évolution, passe d’un germe à un autre, d’un individu à un autre, d’une génération à une autre. Entre ces deux données, il y a un hiatus profond, un abîme.

Charles Bonnet fut le premier qui, dans ses Considérations sur les corps organisés, appliqua de toutes pièces à l’histoire naturelle l’hypothèse philosophique de la préexistence des germes. Placé à Genève et écrivant dans notre langue, il a été longtemps un intermédiaire, et un intermédiaire singulièrement utile, entre les idées allemandes et les idées françaises.

Le système de Leibnitz devait faire une con-