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les mots chantent, murmurent, susurrent, clapotent, roucoulent, grincent, tintinnabulent, claironnent ; ils sont, tour à tour, le frisson de l’eau sur la mousse, la chanson glauque de la mer, la basse profonde des orages, le hululement sinistre des loups dans les bois… »

Ici on frappa violemment à la cloison, où, depuis quelque temps, d’ailleurs, il m’avait semblé entendre comme un vague tambourinement. « Monsieur, prononça une voix enrouée, vous plaira-t-il bientôt de me laisser dormir ? Il est quatre heures du matin et je dois me lever à six. Demain, soyez-en sûr, j’avertirai le propriétaire ».

Je m’attendais à une protestation énergique de la part d’Adoré, mais le dernier effort qu’il venait de faire avait épuisé son énergie. « Tu vois, me dit-il d’un ton mélancolique qui me toucha, tel est le sort des apôtres ; on leur donne congé ». Et me serrant affectueusement la main :