Page:Floupette - Les Déliquescences, 1885.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dance ne chôma pas. C’est ainsi que j’appris, par Adoré, de grandes nouvelles. Lamartine et Musset, que nous avions si sottement admirés jadis, avaient été remisés et mis au rancart. Le premier était un raseur, un pleurard insupportable. Le second ne savait pas rimer. Hugo était toujours le Maître, mais il planait au fond de l’empyrée, dans un nuage de pourpre et d’or, tenant le monde en sa main, ainsi qu’il convient à un empereur de la poésie. On le saluait en passant d’une génuflexion, on brûlait un peu d’encens, et tout était dit. Volontiers le bon Dieu était délaissé pour ses saints, lesquels à ce qu’il paraît étaient de la famille du grand Saint-Éloi, l’excellent orfèvre du roi Dagobert. Ils taillaient, ciselaient, fignolaient à merveille. Tel de leurs sonnets était comme un aiguière délicieusement ouvragée ; tel autre, comme une coupe de marbre ou d’onyx ou bien encore, une bague enrichie de