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livre iv.

Aussitôt les ormes, les frênes,
Et les hêtres touffus, et les antiques chênes,
Tombent l’un sur l’autre à la fois.
Les faunes, les sylvains désertent les bocages ;
Les dryades en pleurs regrettent leurs ombrages,
Et le dieu Pan, dans sa fureur,
Instruit que le jeu seul a causé ces ravages,
S’en prend à la Fortune : mère du malheur !
Dit-il, infernale furie !
Tu troubles à la fois les mortels et les dieux,
Tu te plais dans le mal, et ta rage ennemie…
Il parlait, lorsque dans ces lieux
Tout à coup paraît la déesse.
Calme, dit-elle à Pan, le chagrin qui te presse ;
Je n’ai point causé tes malheurs :
Même aux jeux de hasard, avec certains joueurs,
Je ne fais rien. — Oui donc fait tout ? — L’adresse.