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fable viii.

Je ferai le treizième ; et, la guerre finie,
Lorsque tes généraux, tes officiers, tes grands,
Viendront te demander, pour prix de leur service,
Des biens, des honneurs, des rubans,
Nous ne demanderons que repos et justice :
C’est tout ce qu’il nous faut. Nous autres pauvres gens.
Nous fournissons au roi du sang et des richesses ;
Mais, loin de briguer ses largesses,
Moins il donne et plus nous l’aimons.
Quand tu seras heureux nous fuirons ta présence,
Nous te bénirons en silence :
On t’a vaincu, nous te cherchons.
Il dit, tombe à genoux. D’une main paternelle
Philippe le relève en poussant des sanglots ;
Il presse dans ses bras ce sujet si fidèle,
Veut parler, et les pleurs interrompent ses mots.
Bientôt, selon la prophétie
Du bon vieillard, Philippe fut vainqueur,
Et sur le trône d’Ibérie
N’oublia point le laboureur.