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AGARICUS JUSS., les pores extérieurs sont de vrais tuyaux contigus entr'eux, et détachés de la substance du chapeau; dans le GUÊPIER au contraire et dans le MICROPORE, c'est la substance elle-même qui forme des plis réguliers très-ouverts, alvéoliformes dans l'un, et poreux dans l'autre; différences bien frappantes et qui sont pour le moins aussi tranchées que celles qui distinguent d'autres genres de plantes. En eflet, si l'on n'avait pas égard à des différences aussi constantes et aussi sensibles, il faudrait également ne former qu'un seul genre des AMANITA, des DÆDALEA, des MERULLIUS et des AGARICUS. Le premicr est garni de lames; le second a des lames et des pores; le troisième, des plicatures ramifiées; et le quatrième, des porcs ou tuyaux, ou des plis. Le premier tient par conséquent aux AMANITES par les lames; le second, aux AGARICS par les pores, et aux AMANITES par les lames; et le troisième, aux DÆDALES par les ramifications. Que de difficultés alors n'introduirait-on pas dans ce seul genre, qui contiendrait plus de cinq cents espèces connues! Je pense, avec LINNEUS et tous les Botanistes instruits, qu'il faut être très-réservé sur la multi- plication des genres; mais je crois aussi que ce principe est subordonné à la facilité qu'il faut introduire dans l'étude des plantes. C'est d'après ces motifs, qu'en imitant M. DE JUSSIEU, qui avait déjà divisé le genre BOLETUS LINN., j'ai cru devoir le subdiviser encore.

Le nouveau genre que je propose aujourd'hui, me paraît d'autant plus naturel, qu'outre son caractère principal, qui consiste dans de simples pores adhérens à la substance, on distinguera Ics espèces qui en font partie, à leur base amincie en forme de support, et à laquelle les Botanistes ont jusqu'à présent donné ce nom ou celui de pédoncule. Un support ou pédoncule est, et ne doit être, selon moi, qu'une partic qui en supporte une autre, dont elle est distincte et dont elle peut se séparer sans déchirement, comme on le voit dans les BOLETUS LINN., dont M. DE JUSSIEU a formé son genre SUILLUS. Dans le MICROFORE et dans la plupart des AGARICUS Juss., dont le chapeau est semi-orbiculaire, plus ou moins sessile, et attaché par le côté, la base amincie, en forme de support, n'est point un vrai pédoncule, puisqu'elle ne fait qu'une seule et même pièce avec l'extrémité évasée, laquelle n'est qu'une extension de cette même base. Les anciens Botanistes ont commis la même erreur, en distinguant la fleur des MOUSSES en Seta ou Pedunculus et Pyxis. Cette prétendue soie ou pédoncule, dans la majeure partie des MOUSSES, est un vrai tube dont l'extrémité se renfle, et à travers lequel passe le pédoncule de la capsule qui occupe le centre de l'urne. Cette distinction de support vrai dans les CHAMPIGNONS et dans les MOUSSES, n'a pas encore été faite. Elle me paraît essentielle à établir, sur-tout dans le genre très-nombreux des AMANITES (AGARICUS LINN.), dont les uns ont les lames décurrentes sur ce prétendu support, qui, dans ce cas, n'en est pas un, , puisqu'il ne fait qu'une seule et même pièce avec le sommet, et dont les autres ont un vrai chapeau hémisphérique, couvert de lames qui ne s'étendent que des bords à la cir- conférence du chapeau, sans jamais se prolonger sur le pédoncule qui peut se séparer sans déchirement.

Les MICROPORES sont, pour la plupart, des plantcs exotiques. J'en ai rapporté d'Afrique trois espèces nouvelles, que je publierai successivement. On en connaît trois autres espèces en Europe: les BOLETS coriace, nummulaire et polypore de BULLIARD.

Le BOLET oblique du même auteur paraît, au premier abord, avoir quelqu'analogie avec les MICROPORES; mais, en l'observant avec attention, on voit qu'il a des tubes bien prononcés, et non pas de simples pores; de plus ce Champignon est attaché par le côté; sa base est plus ou moins longue suivant qu'il se développe sur des souches plus ou moins profondes en terre. J'en ai dans ma collection des individus qui sont entièrement sessiles.