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AVANT-PROPOS.


C'est principalement aux recherches des voyageurs dans les différentes parties du Globe, que sont dus les progrès rapides et étonnans de l’histoire naturelle. Le goût, devenu presque général pour cette belle et utile science, a fait naître le désir des découvertes, et bientôt on a vu paraître de toute part des hommes assez courageux pour affronter toute espèce de dangers, assez désintéressés pour repousser la fortune, et préférer se transporter dans des pays lointains, y mettre à contribution les plaines et les forêts, qui jusques alors n’avaient été l’apanage que d’hommes grossiers et sauvages, ou d’animaux féroces, au bien-être dont ils auraient pu jouir paisiblement, mais plus ignorés, dans le sein de leur patrie.

C’est ainsi qu’en France[1] le célèbre Tournefort nous a fait connaître les mœurs des habitans et les productions du Levant ; Jos. Jussieu, et Dombex après lui, celles du Chili et du Pérou ; Adanson, celles du Sénégal ; Commerson, celles de plusieurs parties du monde qu’il a parcourues ; Aublet, celles de Cayenne ; Vaillant, les oiseaux du Cap de Bonne-Espérance et ceux des contrées de l’intérieur qui l’avoisinent ; Sonnerat, les productions de l’Asie ; Desfontaines, celles du mont Atlas ; et Michaux, celles de la Perse et des États-Unis de l’Amérique : cet infortuné voyageur, n’écoutant que son zèle et sans se donner le temps de se reposer de ses longues et fatigantes recherches, vient malheureusement de succomber à Madagascar. Ajoutons à cette liste d’hommes juste-

  1. Je ne fais mention ici que de quelques voyageurs français les plus connus, et qui ont contribué le plus aux progrès de la science.