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EXTRAIT DE LA DECADE PHILOSOPHIQUE,

No. 10, II.eTRIMESTRE AN XII.

M. Palisot de Beauvois, qu’un goût décidé attache depuis long-temps à l’histoire naturelle, avait lu à l’Académie des sciences plusieurs mémoires sur diverses parties de la Botanique

Le

Champignons

et plus spécialement sur les

,

un pays

naître des objets nouveaux le détermina à aller visiter

Mousses , lors(ju’en 1786

et les

de con-

le désir

jusqu’alors inconnu aux Naturalistes.

d’un roi nègre des côtes de l’Afrique avait été amené en France par un capitaine de vaisseau qui , après quelques mois de séjour j

fils

fut chargé de le reconduire dans sa patrie

M. DE Beauvois

pour

cette occasion

connue sous

,

privé, par une mesure générale faire des

nom d’OwARB

le

pays voisin de la ligue et limitrophe du royaume de BenIN.

d’une charge considérable de finance

recherches d’histoire naturelle à

OwAke.

du gouvernement ,

après avoir également obtenu l’attache et Pautorisation

qu’il exerçait

voulut profiter de sa liberté et de

,

exposa ses vues à l’Académie des sciences

Il

il

à ses propres

partît

avec

frais

Ife

,

qui les approuva , et ,

Jeune

ïioir

dont

,

s’était

il

concilié l’affection.

Dans le

trajet

curieuses dont

relâcha i Lisbonne,

, il

il

sultant de la chaleur

amenés avec courage tie

ples

de plantes

et alla jusqu’à

gation

,

qu’il

Chama

Bénin.

dans

que

les intervalles

,

Owake fut signalée

lui laissèrent plusieurs rechutes

11

récolta plusieurs plantes

par une espèce d’épidémie lè-

deux hommes

affidés qu’il avait

,

il

parcourut

cependant son

pays d’O WAB.E

le

et les

,

une par-

habitudes de ces peu-

rassembla les dépouilles de beaucoup d’animaux et récolla un grand nombre

Il

du climat le

un

força enfin a quitter l’Afrique après

séjour de quinze mois, et à profiter de l’occasion d’un vaisseau né-

voUe pom’ St.-Domingue. Dans une relâche d’un mois

que le vaisseau

,

maladie plus grave encore que la précédente

St.-Domingue dura encorë

trois

mois

et

demi ,

profita

il

cousses politiques de la colonie à l’occasion de l’affranchissement des noirs

,

fit

à Vile dit

et fut obligé

,

de

Prince après quinze jours de navi,

se

beaucoup de nègres qui

et fat funeste à

Son rétablissement fut

à St.-Domingue, Quelques mois de séjour lui rendirent la santé, dont

,

à

dans chaque lieu des observations de divers genres sur les moeurs

II fit

productions naturelles.

les sites et les

,

et

,

qu’à deux personnes qui accompagnaient notre voyageur.

moins

sur la côte de Guinée

,

Son arrivée

côtes vaseuses et marécageuses de ce pays. Elle enleva rapidement

M. DE Beauvois éprouva une

trajet jusqu’à

à

m’adressa pour les conserver en dépôt jusqu’à son retour en Europe.

L’insalubrité grier qui faisait

humide des

Avant sa maladie

le soutint.

sur le climat

,

et

successivement plusieurs autres personnes de l’équipage. Bientôt lui-même fut malade très-gravement

lui, et

du GalbAR,

où il ’fit quèlques observations ,

m’adressa, dans le temps , des graines et dès échantillons.

très-lent

,

et

rembarquer avant sa guérison» Le

du

faisaient partie

transport

,

aiasi

peine convalescent lorsqu’il arriva

était à

il

pour commencer de nouvelles recherches. Mais

mirent de grands obstacles à sès travaux.

Il

les se-

parcourut néan-

pendant cinq années de séjour, divers cantons, ramassa beaucoup d’objets, composa lœ herbier considérable, et expédia pouï

la Finance plusieurs envois de graines.

Le trouble croissant dans la

colonie

,

M. DE BeAuvoiS , admis

qui eurent lieu, et d’interrompre ses courses pour rer le secours des États-Unis.

Son séjour daus

aller

dans le conseil-général de

l’île

,

fut obligé de prendre part

aux discussions

à PÂi/atZeZp^ii’e , en qualité de commissaire de l’assemblée coloniale, pour implo-

cette partie

du Nouveau-Monde ne

fut point inutile à la scièncè.

de sa mission , étalent employés à de nouvelles recherches dans un pays que

Les

ouvr ages de Catesby, de

intervalles

ClAyton

que lut

GroMarshall les travaux de Colden, de BARTRAMet les envois de MiciiAtix avaient déjà fait connaître. Lorsque M.DE Beauvois retourna à Sf.-Pommgue, ce fut poury être témoin du massacre des colons et de l’incendie de leurs habitations. PoUrsum lui-même par des hommes avides de sang il fut incarcéré et dut regarder comme un bonheur d’être seulement condamné à la déportalaissait l’objet

woviTJS, de

Walther,

de

les

êt

,

,

tion.

Embarqué

un

sur

ce qu’il possédait

,

vaisseau américain qui devait le ramener à Philadelphie

Lorsqu’il retourna âux Etats-Unis

cachés

,

étalent inscrits sur

terdit sous peine

à suspendre

la

,

il

quitta la colonie

,

après avoir perdu dans

Un incendie

et stir-toùt les collections d’animaux et de plantes qu’il avait faites avec tant de soin.

une

de mort. Le

liste

,

la

France

d’émigrés

,

était sous lè

régime de la tèrreur. Les noms des absens ou de ceux que la crainte tenait

et leurs biens séquestrés

nom de M. de Beauvois fut

,

confisqués et vendus

vente de ses biens. N’osant repasser en France , et ne recevant aucun secours

de donner des leçons de langue française

et

de

tirer parti

le retour dans la patrie leur était in-

placé sur cette liste , malgré la réclamation de sa famille, qui parvint seulement ,

il

fut obligé

poiir subsister à

,

d’un talent dans la musique instrumentale dont

11

Philadelphie

n’avait janîais

compté

faire

qu’un amusement.

Quoique gêné par

le défaut

de moyens

,

il

poursuivit avec zèle ses recherches

dont quelques-uns parvinrent à leur destination coquilles

veaux

,

faits

de poissons

,

de replEes

,

,

êtfit

,

d’autres furent interceptés. Il

d’oiseaux et de quadrupèdes

,

et

fit

pour le

Muséum de nouveaux envois

un nouvel

ne négligea point

herbier

une

,

les pétrifications

ietour des animaux vivans que

M. de Beauvois

Enfin notre voyageur apprenant que son séquestre de ses biens était levé

,

il fit

de

cit.

Adbt,

alors ministre

passer en Europe dés graines recueillies dans cette excursion, et rapporta à son

lui avait remis

nom

,

qui pouvaient ajouter de nou-

à la science de la géologie. Son désir de voyager dans l’intérieur de l’Amérique fut favorisé par le

de la république française auprès des Etats-Unis

de graine»

collection d’insectes

était

pour

rayé de la

le

liste

Muséum. des émigiés

,

sur laquelle

et qu’il pouvait rentrer avec sûreté dans sa patrie

,

est

n’aurait pas

il

être inscrit

Venu y jouir des avantages que

,

que

le

la nouvelle

constitution assurait à tout citoyen français.

Le

souvenir de ses anciens travaux présentés à l’académie des sciences

,

la connaissance positive

envois fréquens et les obser’ations insérées dans sa correspondance avec plusieurs

dant son absence le

nouveaux confrères

titre d’associé

la collection

de ce corps.

Il s’est

nommée

La commission qui a été très-avantageux. Nous ne parlerons pas des minéraux

pour

la science.

nouveaux.

Il

laquelle il se

ne sera question

ici

empressé d’assister à ses séances

nombreuse dans tous les règnes

que de

propose de commencer

la partie

dans

le

qu’il avait

temps par

et des

ses recherches

,

d’y lire des

national

mémoires

prouvées par ses

lui avalent valu

,

,

et de

pen-

montrer à ses

rapportée et qui prouvait son zèle , son activité et son goût

l’Institut

pour examiner

animaux qui en font partie,

des végétaux qui a été observée par

la publication de ses découvertes.

de

membres de l’Institut

Nous devons

cette collection

et qui présentent

M. de Beauvois

regretter

que

lui en a fait

un rapport

dans chaque classe des objets

avec plus de prédilection et par

le^ pertes essuyées

à St.-Domingus