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DE LA BASSE-NORMANDIE

III

LA MALE HERBE , LA DEMOISELLE DE TONNEVILLE

la Hague et au Val-de-Saire, les hauteurs sont souvent dénudées et forment des landes plus ou moins étendues. L'herbe y reste toujours courte et la végétation toujours maigre, mais ces landes ont, en été, quelque chose de singulièrement pittoresque. Les ajoncs nains à la verdure sombre, aux fleurs papUio- nacées d'un jaune éclatant, la bruyère cendrée aux fleurs tubulées du plus beau carmin, la bruyère commune en touffes couronnées de fleurs d'un blanc rosé, croissent à peu près à la même hauteur et forment des dessins variés. On dirait un tapis oriental, où les fleurs carmin et rose de la bruyère, les fleurs jaune ^'if des ajoncs, entremêlées de quelques fleurs bleues à longues tiges, se déta- chent sur une verdure vert foncé qui compose le fond. Par les beaux jours, quand on aperçoit à distance la mer bleue et calme dont la brise vient doucement vous rafraîchir, quand l'oreille est caressée par le chant joyeux de l'alouette dans le