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DE LA BASSE-NORMANDIE I59

— Et votre mère, mes enfants, où est-elle? Allez me la chercher bien vite.

La mère, qui était à un étage supérieur, s'em- presse de descendre. Il la reconnaît tout de suite, malgré ses douze années de séparation. On s'ex- plique, on s'embrasse, on retourne au pays, on se réinstalle au château. Réconciliation générale.

Pas pour tous, cependant. La méchante mère, qui avait froidement ordonné de mettre sa fille à mort, fut enfermée dans un souterrain et dévorée par les bêtes.

(Conté par la mère Georges.)

Ce conte figure dans la plupart des littératures populaires. M. Sébillot en a publié deux versions différentes dans les Colites populaires de la Haute-Bretagne et dans les Contes des Paysans et des Pécheurs. Le conte des frères Grimm ; DasMàdchen ohne Hànde, présente plusieurs des circonstances du nôtre. On trouve un conte semblable dans le Pentamercne et un autre dans les Contes serbes. Afanassiev en donne deux versions différentes avec des variantes sous le nom de Kossorouchka (la Fille aux bras coupés). Ces diverses versions différent sur le motif de la mutilation. Dans les deux contes bretons, cette mutilation est l'œuvre du diable. Dans l'un des contes russes, c'est une belle- soeur jalouse qui accuse la victime de tels méfaits que son frère