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Murel.

Mais…

Rousselin.

D’où diable lui est venue cette idée de candidature ?

Murel.

Je n’en sais rien. Il est tombé chez moi comme un furieux, en disant que j’allais abjurer mes opinions.

Rousselin.

C’est parce que je suis modéré ! Je proteste également contre les tempêtes de la démagogie que souhaite ce polisson de Gruchet, et le joug de l’absolutisme, dont M. Bouvigny est l’abominable soutien, le gothique symbole ! en un mot, — fidèle aux traditions du vieil esprit français, — je demande avant tout, le règne des lois, le gouvernement du pays par le pays, avec le respect de la propriété ! Oh ! là-dessus, par exemple !…

Murel.

Justement ! on ne vous trouve pas assez républicain.

Rousselin.

Je le suis plus que Gruchet, encore une fois ! car je me prononce, — voulez-vous que je l’imprime, — pour la suppression des douanes et de l’octroi.

Murel.

Bravo !

Rousselin.

Je demande l’affranchissement des pouvoirs municipaux, une meilleure composition du jury, la liberté de la presse, l’abolition de toutes les sinécures et titres nobiliaires.