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NOTES.

Enfin, il me semble que Grémonville, arrivant au dernier moment, pourrait jouer un rôle plus imprévu et plus épique ; il pourrait être, lui, un grand désabusé, un philosophe résigné, et fouailler un peu le troupeau triomphant des femmes.

Pardonnez-moi, mon cher ami, ces très petites objections ; vous savez quelle est ma sincère et respectueuse admiration pour vous ; mais il m’a semblé que je me montrerais indifférent si, après avoir lu la pièce que vous avez retouchée, je ne vous disais pas toute ma pensée telle qu’elle est.

Je vais tout de suite reporter le manuscrit au théâtre.

Je vous offre toutes mes amitiés et Georges y joint ses respects. Nous nous rappelons notre séjour près de vous, comme un repos de joie heureuse et tranquille au milieu de notre vie pleine du bruit des omnibus de la rue de Buci.

Je suis bien sincèrement et de tout cœur votre dévoué

Théodore de Banville.


Le Sexe faible franchit enfin sa dernière étape. De Cluny il passe au Gymnase :

« J’attendais pour vous écrire que j’eusse à vous apprendre quelque chose de certain sur le Sexe faible. Ce qu’il y a de certain, c’est que je l’ai retiré de Cluny il y a huit jours. Le personnel de Weinschenk était odieux de bêtise, et les engagements qu’il m’avait promis il ne les a pas faits. Mais, Dieu merci, je me suis retiré à temps. Actuellement, ma pièce est présentée au Gymnase. Point de nouvelles, jusqu’à présent, du sieur Montigny. » (Correspondance, IV, p. 232.)

La pièce fut refusée. Flaubert en remit le manuscrit dans ses cartons. C’est là que nous l’avons trouvé pour le publier ici même.