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NOTES.


LE CANDIDAT.

Le Candidat, représenté sur le théâtre du Vaudeville du 11 au 14 mars 1874, parut quelque temps après en librairie (1 vol. petit in-12, Charpentier, éd.). C’est en écrivant le Sexe faible d’après le scénario de Louis Bouilhet, que Flaubert eut l’idée d’écrire cette comédie. Carvalho, directeur du Vaudeville, qui en connaissait le plan, pressa Flaubert de le développer, désirant jouer le Candidat avant le Sexe faible. L’art dramatique répugnait à Flaubert. Il amassait alors la documentation de Bouvard et Pécuchet ; et en deux mois il écrivit le Candidat, pour se livrer ensuite tout entier à son roman. « Et puis le style théâtral commence à m’agacer. Ces petites phrases courtes, ce pétillement continu m’irrite à la manière de l’eau de Seltz, qui d’abord fait plaisir et qui ne tarde pas à vous sembler de l’eau pourrie. D’ici au mois de janvier, je vais donc dialoguer le mieux possible, après quoi, bonsoir ! je reviens à des choses sérieuses. » (Correspondance, IV, p. 183.) Le 11 décembre 1873, Flaubert lisait sa comédie aux interprètes. L’impression fut excellente ; quelques remaniements furent demandés à l’auteur (voir Correspondance, IV, p. 189) ; la pièce entra en répétition. « Quant au Candidat, il sera joué, je pense, du 20 au 25 de ce mois (février). Comme cette pièce m’a coûté très peu d’efforts et que je n’y attache pas grande importance, je suis calme sur le résultat. » (Lettre à George Sand, Correspondance, IV, p. 193.) Et quelques jours après il écrit à la même : « Si je n’étais harcelé par des gens qui me demandent des places, j’oublierais absolument que je vais bientôt comparaître sur les planches, et me livrer, malgré mon grand âge, aux risées de la populace. » Néanmoins Flaubert comptait sur un réel succès.

La première représentation eut lieu le 11 mars 1874. Elle fut accueillie par des rires ironiques. Flaubert, après la 4e représentation, la retira de l’affiche ; il en annonce ainsi l’insuccès à George Sand (Correspondance, IV, p. 198) :

« Pour être un four, c’en est un ! Ceux qui veulent me flatter prétendent que la pièce remontera devant le vrai public, mais je n’en crois rien. Mieux que personne je connais les défauts de ma