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Paul.

Prenez donc !… Je ne les vends plus, je les donne !

Macaret.

À ce prix-là… D’ailleurs je ne vois pas l’intérêt qu’il aurait…

Il avale un bonbon.
Paul, à Alfred.

Et vous, Monsieur, auriez-vous peur, quand les autres… ?

Alfred.

Moi ! peur !… Allons donc ! J’en demande deux !

Il en prend deux et en mange un.
Madame Kloekher.

Vous aussi ?…

Alfred, à voix basse.

Mais c’est excellent ! plus sucré que du miel et suave comme un baiser ! Partagez enfin la passion qui me torture ! Quoi que j’aie pu dire, elle est nouvelle. Quittons cette horrible existence ! Fuyons bien loin sur quelque plage inconnue, au fond des bois, dans un désert ! n’importe où, pourvu que nous soyons seuls tous les deux à savourer le bonheur de vous chérir.

Il porte le bonbon aux lèvres de Mme Kloekher, qui l’avale.
Madame Kloeker, aussitôt baisse son voile,
et vient prendre le bras de son mari, affectueusement.

Alphonse, mon ami ?

Kloekher.

Hein ? Quoi ?