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vous demander la main de mademoiselle votre fille Louise, pour mon fils le vicomte Onésime-Gaspard-Olivier de Bouvigny ! (Silence de Rousselin.) Hein ! vous dites ?

Rousselin.

Rien jusqu’à présent, Monsieur.

Bouvigny, vivement.

J’oubliais ! Il y a de grandes espérances, pas directes à la vérité !… et comme dot… une pension ;… du reste Me Dodart, détenteur des titres, (baissant la voix.) ne manquera pas… (Même silence.) J’attends.

Rousselin.

Monsieur… c’est beaucoup d’honneur pour moi, mais…

Bouvigny.

Comment ? mais !…

Rousselin.

On a pu, Monsieur le comte, vous exagérer ma fortune ?

Bouvigny.

Croyez-vous qu’un pareil calcul ?… et que les Bouvigny !…

Rousselin.

Loin de moi cette idée ! Mais je ne suis pas aussi riche qu’on se l’imagine !

Bouvigny, gracieux.

La disproportion en sera moins grande !

Rousselin.

Cependant, malgré des revenus… raisonnables, c’est vrai, nous vivons, sans nous gêner. Ma femme