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de quelques renseignements dans la capitale, je pourrais… vu mes relations nombreuses…

Paul et Dominique ne répondent pas.

Brounn… brounn… il fait un froid !… Je prendrais volontiers quelque chose de chaud ! Hé ! garçon, un punch !

Le cabaretier se lève en sursaut et sort par la droite.

Du sucre, un citron, du cognac ! vivement !… et si ces messieurs veulent me faire l’honneur…

Une servante, arrivant par la gauche, apporte un bol.
Dominique.

Avec plaisir, Monsieur ; vous êtes trop bon !

La servante n’a eu que le temps de poser le bol sur la table ;
une flamme paraît dessus.

Mais il n’y avait rien là dedans tout à l’heure… voilà qui est drôle !

À l’inconnu.

Ah ! ça, dites donc, vous [’aviez dans votre poche, celui-là… vous êtes un physicien, un grec !… Ah ! elle est forte ! il vient au cabaret avec des punchs bizeautés !

L’inconnu.

Je ne comprends pas un mot, cher Monsieur, de ce que vous dites.

À la servante, en lui remettant de l’argent.

Faites-moi le plaisir d’aller me chercher des panatellas dans la boutique de la deuxième rue, a droite, le troisième casier en haut ; j’ai ma boîte, on me connaît !

Elle sort.

À nous deux, maintenant !