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LE
CHÂTEAU DES CŒURS


PREMIER TABLEAU.

Une clairière dans les bois. Il fait nuit complète. À la lueur exagérée des vers luisants, on distingue ça et là de grandes masses de verdure et parmi elles des blancheurs qui circulent. Au fond, à droite, un petit lac. Le rideau se lève. Silence. On n’entend qu’un bruit de pas.


Scène première.

Du fond et des deux côtés de la scène débouchent des Fées, un doigt sur les lèvres. Elles sont coiffées de fleurs rustiques et de fleurs marines avec des roseaux, des épis de blé et des glaïeuls sur la tête, avec toutes les couleurs et tous les attributs des milieux où elles vivent : fées des Bois, des fleuves, des montagnes. Elles se détournent pour regarder derrière elles, comme si elles avaient peur de quelque chose, se cherchent et s’appellent à voix basse dans les ténèbres.

Première fée.

Psitt ! psitt !

Deuxième fée.

Par ici !

Troisième fée.

Attendez-moi : mon pied s’est pris dans un rayon de lumière. Un effort !

Elle bondit.

Et me voilà !