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les murs sont verts et les fenêtres (auvents des fenêtres) chocolat rouge.

Peintures de moyenne grandeur et fantaisies :

Un vieillard à cheveux blancs, torse nu, un satyre en érection et un Amour. — Le satyre est près d’un Amour qui le tire par la main, il a passé son jarret sous le genou de l’Amour pour l’enlacer, et son sabot cache le pudendum de l’Amour ; il est en pleine érection ; ses cornes, sa barbe en pointe et deux autres cornes partant à côté des oreilles et allant en descendant, le font ressembler au Diable. La figure plastique du Diable vient-elle ainsi du Pan exagéré ? Mais que signifie le vénérable vieillard qui regarde tranquillement cette scène ?

Deux satyres qui se battent avec des chèvres. — Celui de droite, fort remarquable, pose ramassée et puissante, la cuisse droite levée de niveau à la hanche, le genou faisant angle ; la chèvre présente le front, cela rappelle tout à fait les vers de Chénier :

Le Satyre, averti de cette inimitié,
Affermit sur le sol la corne de son pied.

Excellente petite peinture.

Peintures murales :

Bacchus et Ariane. — La plus belle peinture peut-être du Musée. Ariane, couchée, est endormie, l’aisselle gauche appuyée sur le genou d’une femme (ou d un jeune homme ?) qui porte un petit vase dans ses mains, le jarret gauche sur le genou droit, et le bras droit levé sur sa tête, faisant angle, et le poignet retombant ; la main