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gauche, un homme avec un chien et un perroquet sur son épaule, le perroquet mange des cerises que lui présente le personnage du milieu, assis ; ce personnage a la figure toute couverte de poils, mais cela n’empêche nullement de distinguer ses traits. Entre ses jambes, un chien donne la patte à un singe ; il a sur son épaule un singe qui lui gratte la tête. À droite est un homme qui rit et vers lequel se tourne le personnage à figure couverte de poils, d’un air langoureux et doucereux.

Holbein. Portrait d’Érasme. — Tout en noir, figure en lame de couteau, nez pointu, petite moustache ; à la place de pointe, une simple ligne de poils sur le menton ; le chapeau est très enfoncé sur le front ; sourcils fins et partant de très bas, peu de distance entre le nez et la bouche ; son encrier et son cahier. Air tranquille et malin, quelque peu renfrogné, physionomie profondément fine.

Titien. Portrait de Philippe II (en pied). — Manches bleues à arabesques grises, très épaisses et dures (les manches), pourpoint jaune à tons d’or pâle, manteau de velours bleu à fourrure noire, sandales de grosse toile ; barbe naissante, mâchoire en avant, paupières épaisses et lourdes, œil ivre et froid. Fort beau.

Sébastien del Piombo. Portrait du pape Alexandre VI. — Petit bonnet et pèlerine rouge, figure brune, rasée, austère, grands traits longs et forts, paupière large, bouche dessinée, sourcils épais, le regard est de côté et d’aplomb. Figure beaucoup plus noble que celle que l’on s’attend à trouver d’après l’idée faite d’Alexandre VI.