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mer devant nous, le chemin y descend. Arrivés sur la plage, il y a un tas de bois. Nous nous sommes évidemment trompés, nous revenons sur nos pas pendant un quart d’heure, nous retombons dans le bon sentier, il côtoie le bord de la mer. Le jour tombe, il ne fait pas froid, la mer est calme ; nos pauvres chevaux vont toujours. Nous avons encore un fleuve à traverser, nous poussons pour y atteindre avant la nuit. Le terrain est très fangeux, nos bêtes y enfoncent leurs sabots et ont peine à se tenir debout sur la crête de petites chaussées de terre élevées entre des fossés. Un khan où l’on nous dit qu’à une heure et demie de là est un autre khan ; y resterons-nous ? allons toujours ! Un village, espèce de route carrée très boueuse, nous suivons le bord de la mer.

Ralyvia. — Cabanes de paille ; dans les cabanes il y a du feu, que l’on voit par la porte ; l’intérieur a l’air animé, en passant près de l’une d’elles, j’entends crier un petit enfant.

Passage du Pirus ou Peiros. Un jeune homme nous indique le gué, nos chevaux n’en ont que jusqu’aux sangles ; le fleuve, en cet endroit, passe entre des bosquets d’arbustes, le terrain descend avant le fleuve et remonte après.

Une demi-heure après, halte au khan de Petraki-Asteno, l’écurie est pleine de chevaux et de mulets ; au fond, un feu. Nous débridons nos chevaux et allons nous asseoir sur une natte, auprès du foyer ; un pappas grec nous propose une chaise sur laquelle il est assis ; François en profite, je reste debout à me réchauffer les pieds, que j’ai douloureusement humides. Nous man-