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le pylône. Il fait des étoiles, le piaulement des chacals alterne avec l’aboiement des chiens.

Gournah. — Grotte noire et puante à côté. — Palmiers très près du temple, à côté, en venant du Nil. — Au Rhamesseum, quelques gazis en y arrivant.

Visite aigre du sheik à propos du petit tombeau de Gournah.

Biban-el-Molouk. — Nous partons de Gournah pour la vallée des Rois. Terrains blancs, soleil ; on sue de l’entrefesson sur sa selle. Omer marche à pied devant moi. Nous sommes campés à l’entrée du tombeau marqué n° 18. Il y a en entrant le portrait de Mustapha-bey (ressemble à un curé) et celui de Lallemant par Dantan jeune, janvier 1849. — Arabes couchés par terre et causant à voix basse, Sassetti dormant sur le paquet de tapis, Max parti dans le tombeau de Belsoni.

Vendredi 10 mai, 3 heures de l’après-midi.

Gargar. — Gargar, vieux, sec, et robuste, amateur de raki et de bardaches. Selon lui, on ne peut être fort que lorsqu’on boit de l’eau-de-vie, c’est là la cause de la supériorité des Franks sur les musulmans. Il se frappe la poitrine à grands coups, et bouscule les autres Arabes pour nous le prouver. Une fois par terre, il fait mine de les vouloir sodomiser. Il nous charge de faire ses compliments aux officiers de Louqsor, qu’il aime beaucoup.

Chasseurs d’hyènes. — Mine des chasseurs d’hyènes. Le vieux, petit, barbe grise, figure souriante, chaussé de bons souliers rouges ; son compagnon, homme de 36 ans, sandales, fusil à mèche, sombre personnage, plus effrayant à rencontrer que