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de Kessler. Le lendemain autres causeries au clair de lune, sur du sable aussi.

Ipsamboul. (Abou-Simball). — Les colosses. — Effet du soleil vu par la porte du grand temple à demi comblé par le sable : c’est comme par un soupirail.

Au fond, trois colosses entrevus dans l’ombre. Couché par terre, à cause du clignement de mes paupières, le premier colosse de droite m’a semblé remuer les paupières. Belles têtes, vilains pieds.

Les chauves-souris font entendre leur petit cri aigu. Pendant un moment, une autre bête criait régulièrement, et cela faisait comme le battant lointain d’une horloge de campagne. J’ai pensé aux fermes normandes, en été, quand tout le monde est aux champs, vers trois heures de l’après-midi, et au roi Mycérinus se promenant un soir, en char, faisant le tour du lac Mœris, avec un prêtre assis à côté de lui ; il lui parle de son amour pour sa fille. C’est un soir de moisson… les buffles rentrent…

Essais d’estampage.

Petit temple : sur les piliers, figures semblables à des perruques fichées sur des champignons de bois. Que signifie, dans le grand temple, un bloc de maçonnerie, couvert d’inscriptions démotiques, entre le troisième et le quatrième colosse à gauche en entrant ?

Dans le grand temple, nef de gauche, belles représentations de chariots ; les ornements de tête des chevaux sont compliqués et les chevaux généralement longs et ensellés.

Le Jeudi-Saint, nous commençons les travaux