Page:Flaubert - La Première Tentation de Saint Antoine, éd. Bertrand, 1908.djvu/45

Cette page a été validée par deux contributeurs.
XXXVII
préface
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

comme des fins de vers, ou des accords musicaux qui s’évanouissent en de longues résonances :

— Et le port, où l’on se promène, les soirs…

— Et les reines qui se faisaient, au clair de lune, porter près des fontaines…

— La Juive, en inquiétude, qui cherche son messie…

— Éperdu, dans l’ombre, le monde, en bas, aurait passé sans bruit…

— À tous les carrefours de l’âme, ô Luxure, on retrouve ta chanson, et tu passes au bout des idées comme la courtisane au bout des rues…

Mais il y a autre chose que le style dans l’œuvre que voici : il y a Flaubert lui-même. Ceux qui l’aiment se réjouiront avec nous, en saluant la première Tentation ressuscitée, parce que ce livre de Jeunesse fut vraiment l’œuvre d’amour, où il s’est donné tout entier.

Louis Bertrand.