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déboires, il la chassa ; qu’elle eût à déguerpir. Bouvard ne s’opposa point à cette décision et ils se retirèrent, laissant Germaine pousser des sanglots sur son malheur, tandis que Mme Bordin tâchait de la consoler.

Le soir, quand ils furent calmes, ils reprirent ces événements, se demandèrent qui avait bu le Calvados, comment le meuble s’était brisé, que réclamait Mme Castillon en appelant Gorju, et s’il avait déshonoré Mélie ?

— Nous ne savons pas, dit Bouvard, ce qui se passe dans notre ménage, et nous prétendons découvrir quels étaient les cheveux et les amours du duc d’Angoulême !

Pécuchet ajouta :

— Combien de questions autrement considérables, et encore plus difficiles !

D’où ils conclurent que les faits extérieurs ne sont pas tout. Il faut les compléter par la psychologie. Sans l’imagination, l’histoire est défectueuse.

— Faisons venir quelques romans historiques !