Page:Flaubert - Bouvard et Pécuchet, éd. Conard, 1910.djvu/132

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Que sont devenus les mémoires autographes de Mme Dubois de la Pierre, consultés pour l’histoire inédite de Laigle, par Louis Dasprès, desservant de Saint-Martin ? Autant de problèmes, de points curieux à éclaircir.

Mais souvent un faible indice met sur la voie d’une découverte inappréciable.

Donc, ils revêtirent leurs blouses, afin de ne pas donner l’éveil, et, sous l’apparence de colporteurs, ils se présentaient dans les maisons, demandant à acheter de vieux papiers. On leur en vendit des tas. C’étaient des cahiers d’école, des factures, d’anciens journaux, rien d’utile.

Enfin, Bouvard et Pécuchet s’adressèrent à Larsoneur.

Il était perdu dans le celticisme, et, répondant sommairement à leurs questions, en fit d’autres.

Avaient-ils observé autour d’eux des traces de la religion du chien, comme on en voit à Montargis ? et des détails spéciaux, sur les feux de la Saint-Jean, les mariages, les dictons populaires, etc. ? Il les priait même de recueillir pour lui quelques-unes de ces haches en silex, appelées alors des celtae et que les druides employaient dans « leurs criminels holocaustes ».

Par Gorju, ils s’en procurèrent une douzaine, lui expédièrent la moins grande, les autres enrichirent le muséum.

Ils s’y promenaient avec amour, le balayaient eux-mêmes, en avaient parlé à toutes leurs connaissances.

Un après-midi, Mme Bordin et M. Marescot se présentèrent pour le voir.