Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 7.djvu/237

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
231
DE GUSTAVE FLAUBERT.

et arrivé à Rouen à 6, ne m’est parvenu qu’à 10 !

L’absence de toute nouvelle m’a bien tourmenté pendant trois jours. Quand on a, comme ton vieil oncle, une sensibilité exaspérée et une imagination déplorable, on va loin dans les hypothèses funèbres. Espérons que demain matin j’aurai de toi une autre lettre !

Il n’y a plus qu’une distribution par jour. Et le furet ne marchant pas, la levée de la boîte se fait de midi à 4 heures, ad libitum.

Je n’ai rien à t’apprendre, bien entendu, vivant toujours dans une austère solitude. Hier pourtant j’ai eu une visite : celle de Mme Brainne. Elle m’avait écrit mercredi dernier pour me souhaiter la bonne année, et je n’ai pas encore reçu sa lettre !

Jolie administration !

Dans huit ou dix jours je ne serai pas loin d’avoir fini mon chapitre !

Adieu, pauvre chat. Je t’embrasse bien tendrement.

Vieux.


1526. À ALPHONSE DAUDET.
Mardi, 2 heures [9 février 1875].

Comment ! Votre père[1] ! Mon pauvre ami, j’ai passé par là. C’est dur, et je vous plains.

Le billet de faire part m’arrive à l’instant. Voilà pourquoi vous ne m’avez pas vu à vos côtés.

  1. Vincent Daudet, père d’Alphonse, mort le 7 février 1875.