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vous vu, n’a fait que se conformer à une idée vulgaire dont les savants négligent de vérifier la véracité. Mais on ne sera pas moins surpris de rencontrer le même fait cité comme une preuve de la différence anatomo-physiologique qui distingue l’Éthiopien du Caucasien.

On pourrait s’arrêter à Virey, dont le témoignage suffit pour démontrer qu’un des plus remarquables adversaires du monogénisme ne refuse pas de reconnaître la corrélation qu’il y a entre le climat et la couleur des animaux qui l’habitent. Cependant, afin que les polygénistes n’aient rien à répliquer, nous devons leur présenter un autre collègue[1] dont l’autorité est incontestable. « Aux îles Mariannes, dit Jacquinot, nous eûmes un exemple frappant de l’action du soleil sur l’espèce humaine, relativement à la couleur. Des habitants des îles Sandwich, hommes, femmes et enfants, avaient été pris par un corsaire américain ; ils étaient devenus si bruns que nous avions de la peine à les reconnaître pour appartenir à la race jaune.

« Nous avons vu nous-même, dans l’archipel indien, les Chinois bateliers, pêcheurs, beaucoup plus bruns que les Chinois marchands, restant constamment dans leurs boutiques. Nous avons déjà vu qu’il y a des hommes à peau noire dans les races caucasiques et mongoles ; et une preuve que cette influence solaire se fait sentir partout, c’est que nous avons observé nous-même que la peau de certains Océaniens était d’un noir plus foncé, plus bleuâtre, surtout à la face externe des membres, tandis que celle des femmes était au contraire d’un noir roux[2]. »

  1. C’est par erreur que le Dr Topinard parle de Jacquinot comme ayant adopté les trois races de la classification unitaire de Cuvier. Ce naturaliste, en reconnaissant trois races différentes, donnait au mot race le même sens que M. Georges Pouchet.
  2. Jacquinot, Zoologie, t. II, p. 18.