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d’attirer sérieusement l’attention qu’avec la deuxième moitié de ce siècle.

Privée de tous ces auxiliaires puissants, capables de l’éclairer dans l’interprétation des faits, l’anthropologie se vit condamnée à marcher dans la plus grande obscurité. Si les anthropologistes, qui se sont occupés de l’étude difficile des aptitudes diverses des races humaines, avaient procédé consciencieusement, afin d’arriver à une conclusion rigoureuse, comme les chimistes qui s’occupent d’analyser les propriétés diverses des substances organiques ou inorganiques, ou bien les physiologistes qui étudient le mode de fonctionnement de chaque organe, suivant les processus de la vie, il n’est nullement douteux que la science ne fut revêtue de plus de prestige et les faits autrement jugés. Mais n’ayant aucun principe général, aucune méthode supérieure, ils n’ont pu aboutir qu’à des résultats empiriques, conformément à l’esprit de système, aux préjugés invétérés qui leur servaient de guide dans leurs investigations.

C’est ainsi que l’esclavage des noirs, au lieu de modifier l’opinion de ceux qui croient à l’infériorité de la race éthiopienne, n’a fait que servir de prétexte à leur système. À ceux qui leur en parlent, ils répondent avec suffisance : — Si le noir n’était pas un être inférieur, il ne supporterait pas si bien le joug de l’esclavage, dont l’idée seule fait horreur aux hommes les moins intelligents de la race européenne.

Mais les hommes d’origine nigritique ont-ils seuls il vécu dans l’esclavage ? Non. Le coup d’œil le plus rapide et le moins attentif sur l’histoire nous prouve que l’esclavage a été un fait universel, ayant existé dans tous les pays et dans toutes les races. Il n’y a pas un seul peuple européen auquel l’état de servitude soit resté inconnu dans le cours de son évolution nationale. Fruit de l’instinct