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Mais pourquoi émettre ces notes douloureuses dans le cours d’une démonstration où il faut tout le calme et toute la sérénité de l’esprit ?

Parlons plutôt de l’un des plus intéressants parmi nos jeunes noirs d’Haïti, de M. Magloire. Intelligence d’élite, égalant tous ceux que l’on connaît déjà, par la vivacité de compréhension qui est spéciale à la race éthiopique, M. Magloire est surtout remarquable par sa grande aptitude pour les sciences mathématiques qu’il mène de front avec l’étude des lettres, des sciences philosophiques et historiques. Ayant achevé ses humanités et fait sa philosophie au lycée de Port-au-Prince, il a continué a travailler sans relâche et complète chaque jour les notions acquises par les travaux de l’école.

M. Robelin, un Français, licencié ès-sciences et professeur de mathématiques au lycée du Cap-Haïtien, m’a constamment parlé des aptitudes supérieures de M. Magloire, qui travaille souvent avec lui et fait preuve d’une vivacité d’esprit peu ordinaire. À cette occasion, M. Robelin dont la science solide et le caractère indépendant sont un titre excellent, m’a communiqué l’observation qu’il a faite bien des fois, soit au Cap-Haïtien, soit à Port-au-Prince, de la grande facilité de conception que montrent la plupart des jeunes lycéens noirs dans les mathématiques, ou ils ne semblent jamais rencontrer de difficultés insurmontables. La confidence ne m’a nullement étonné ; car M. Roulier, Français et licencié ès-sciences aussi, mon ancien professeur de mathématiques, n’avait jamais qu’à se louer des dispositions heureuses de la majeure partie des élèves qui composaient les classes supérieures du lycée du Cap-Haïtien, à l’époque où j’en suivais les cours. M. Magloire, qui est encore bien jeune, poursuivra, sans nul doute, ses études de mathématiques et augmentera ses aptitudes dans cette sphère intellectuelle. Ce sera une