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défendre avec adresse et met à leur service autant de talent que d’activité.

M. Janvier n’a que trente ans et c’est déjà un des Haïtiens qui ont le plus écrit. Il ne perd pas une ligne de ses productions et met un soin particulier à les faire rééditer. C’est ainsi qu’il a collectionné tous ses articles publiés dans les différents journaux de Paris, lors de la dernière insurrection haïtienne, en faisant une brochure assez volumineuse intitulée : Les affaires d’Haïti !… Je cite tous ces faits pour mieux mettre en saillie le caractère de mon intéressant compatriote et congénère. C’est qu’il ne travaille pas à la légère, mais vise Surtout à conquérir une situation à laquelle ses capacités lui donnent d’ailleurs droit d’aspirer. Quelle que soit l’appréciation qu’on puisse en faire, j’y trouve la manifestation d’un caractère absolument européen, sachant bien tirer parti de tout : de la réclame comme du travail réel et sérieux. Au point de vue où je me place, il était nécessaire de le faire remarquer. Cet égoïsme intelligent, si je puis ainsi dire, en parlant du tempérament moral de M. Janvier, n’est-il pas purement anglo-saxon ? L’exemple est magnifique ; il prouve que les hommes de toutes les races se ressemblent étonnamment, quand ils se trouvent dans les mêmes conditions de développement intellectuel et agissent dans un but semblable. Disons, pour terminer, que M. Janvier est membre de plusieurs sociétés savantes de Paris ; Société d’anthropologie, Société de législation comparée, Société littéraire internationale, etc. En m’arrêtant à sa brillante personnalité je pourrais facilement me reposer sur la suffisance de mes preuves. Mais il y a toute une pépinière d’hommes noirs d’Haïti qui, sans avoir jamais quitté l’île, n’offrent pas moins un exemple frappant de la riche intelligence de la race éthiopienne, à laquelle un préjugé trop longtemps entretenu refuse toute aptitude supérieure. Il