Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/468

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne fait que s’amuser dans ces riens adorables qui ont un charme profond et pénétrant, quand l’imagination sait si bien les transformer en mille fantaisies brillantes.

Voici la poésie qui ferme le petit volume de M. Edouard. C’est une postface si élégamment tournée qu’elle donne l’envie de recommencer la lecture du précieux ouvrage que l’on a déjà parcouru sans fatigue, d’un bout à l’autre.


FEMMES ET POÈTES.

AU LECTEUR.

Les femmes ou brunes ou blondes,
Savent, en tout pays, presque sans nul effort,
De certaines mines profondes
Tirer le diamant et l’or.

Chaque fois qu’à ces jeux, experte, incomparable,
Une d’elles se livre, on voit, suivant ses pas,
Quelque poète misérable
Ensorcelé par ses appas,

Tout en la contemplant, le poète ramasse
Le métal précieux que sa petite main
Ne peut pas contenir, et tout ce qu’elle casse
Et jette, pour Jouer, tout le long du chemin.

Quand le jour arrive où la mine
Ne produit plus grand`chose, elle court, en riant,
Chercher une autre mine ou lointaine ou voisine.
Rien ne vaut à ses yeux ce manège charmant.

Le poète alors seul admire les richesses
Qu’il se fit, en suivant les vierges sans soucis,
Fatales, dont il faut redouter les tendresses ;
Il les cache ou, tout fier, les montre à ses amis.

Toutes ces mines que les femmes
Vont ruinant, pour s’amuser,
Ce sont nos cœurs, ce sont nos âmes !
O femme ! de quel prix payons-nous ton baiser !

Ces vers qu’avec amour je regarde et caresse,