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il n’est pas moins vrai que des causes accidentelles puissent survenir qui la mettent en évidence ou l’éclipsent pour un long espace de temps.

Les Grecs, de race blanche, à la faveur de circonstances heureuses, ont pu reprendre le fil du progrès qu’ils avaient perdu avec leur autonomie, durant plus de vingt siècles. Tel n’est pas le cas des noirs Égyptiens, créateurs de civilisation nilotique. Devant l’envahissement de l’élément blanc, les uns se sont refoulés dans la Nubie, avec l’émigration des deux cent quarante mille soldats qui se dirigèrent vers les cataractes du Haut-Nil, sous le règne de Psaméthik ; les autres, continuellement croisés avec des peuples d’origine blanche qui ont fait irruption en Égypte à différentes époques de l’histoire, ont presque disparu par suite de ces croisements vingt fois séculaires. Il a fallu d’immenses recherches et de nombreux travaux d’érudition pour qu’on pût en recomposer la généalogie ethnique. C’est ainsi que les paléontologistes, à l’aide des pièces éparses et des inductions scientifiques, sont parvenus à reconstituer ces curieux animaux qui vivaient sur la terre à des époques lointaines et démesurément reculées, mais ont complètement disparu de la faune actuelle.

Cependant les noirs congénères de l’ancienne population égyptienne ne peuvent-ils pas tout aussi bien que les Grecs, remonter l’échelle lumineuse qui va de la sauvagerie à la civilisation, c’est-à-dire de la dégradation au perfectionnement de la race ? Rien n’indique que l’Éthiopie où s’est concentrée la force vive de la race noire, irradiant vers l’Afrique occidentale, ne reprendra pas dans l’avenir la suite des grandes traditions interrompues et déviées par plus de vingt-quatre siècles de rétrogradation. Le sang brûlé de l’Abyssin ou du Yolof ne lui inflige aucune incapacité naturelle, insurmontable et dont la pérennité soit une cause de désespérance pour