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deux groupes humains dont rien n’indique la communauté ethnologique. « Même en présence des recherches insuffisantes qu’on a faites sur les tribus et les générations humaines, nous sommes cependant fondé, dit M. Lindens-chmidt à considérer comme absolument certain que si une origine commune des peuplades de l’Occident avec celle de l’Orient (les Aryas) qui parlent des langues congénères est établie, cette origine commune fait également supposer un type commun ; ce type n’est pas à cher- cher chez les Hindous, Fadjeks, Bokhariotes, Beloudchis, Parsis et Ossètes[1]. » On ne saurait contester l’assertion de l’éminent archéologue ; car elle est basée sur l’étude la plus consciencieuse et la plus précise de l’ethnographie des divers peuples de l’Asie qu’on a voulu confondre avec les races européennes. Les hommes d’une science profonde et qui n’ont point à caresser les erreurs classiques, afin de se faire accepter parmi les corporations savantes à l’esprit systématique, peuvent-ils se résoudre à fermer les yeux à la vérité, quand elle brille avec la meilleure évidence ? Cela ne se voit jamais. Aussi leur indépendance donne-t-elle l’espoir à ceux qui ont des idées justes de les voir tôt ou tard adopter. De défections en défections, les théories conventionnelles se désagrègent et le nombre des esprits indépendants s’accroît. Le progrès s’effectue lentement ; mais la minorité qui porte en son sein le flambeau du vrai, grossit continuellement, sans cesse : à l’heure sonnée, elle devient majorité et règne. Ainsi se passent les choses dans la vie active de la politique, ainsi elles se passent encore dans l’évolution des doctrines scientifiques. Espérons donc qu’avant la fin de ce siècle, on ne parlera de race indo-européenne que pour démontrer toutes les faiblesses propres à l’esprit de système !

  1. Lindenschmidt, Handbuch der deutschm Alterthumskunde, 1880.