Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/369

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de dieux ; les funérailles sont l’objet de beaucoup de soins ; les écritures en usage dans l’Éthiopie sont celles même de l’Égypte, et la connaissance des caractères sacrés réservée aux prêtres seuls de l’Égypte était familière a tous les Éthiopiens[1] »

C’est d’une telle clarté et le raisonnement est si juste qu’il faudrait y avoir un intérêt bien ardent, pour continuer à nier ce qui paraît ici avec une telle évidence. L’opinion de M. Ollivier Beauregard, quoique plus large, se rapproche positivement des passages précités, relativement à l’origine des anciens Égyptiens. « Assise entre deux mers, dit-il, flanquée de déserts de sable et de collines arides, fermée au Midi par des montagnes inhospitalières, elle (l’Égypte) n’a pu avoir pour premiers habitants que des Aborigènes, ou quelques peuplades autochthones de la Nubie que le fleuve « le Nil » a portées chez elle, ou bien encore les peuplades autochthones de la Lybie que le fleuve « le Nil », dont alors ces peuplades voyaient périodiquement passer une partie des eaux chez elles, devait nécessairement attirer vers la vallée du Nil[2]. »

Ces suppositions tendent toutes à rattacher les Retous ou anciens Égyptiens à une souche de type nigritique. Il semble fort difficile maintenant de revenir à l’opinion de Morton. Aussi, malgré ses premières hésitations, Lepsius a-t-il fini par reconnaître au moins que la race autochthone de l’ancienne Égypte était noire[3] Incapables de nier ce double fait, — la communauté de race entre les Éthiopiens et les Égyptiens, ainsi que la couleur noire de ces deux peuples, — on imagina pendant quelque temps un nouveau moyen de retirer encore à la

  1. Diod. de Sicile, livre III, ch. VIII.
  2. Rich. Lepsius, Zeitschrift der deuthschen. morgendlœndischen Gesellschaft. 1870, p, 92.
  3. Oll. Beauregard, loco citato, p. 596-597.