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chose que « le regnicole », « le natif de l’Égypte » ; quant à leur nom national, les anciens Égyptiens se nommaient plutôt Khêmi[1], mot qui signifie « visage brûlé », tout comme Αιθιοπες.

En tout cas, il ne faudrait nullement croire, comme l’ont affirmé plusieurs, d’après quelques inscriptions où l’orgueil national tâche toujours de rabaisser les peuples avec lesquels on est en rivalité, que les Égyptiens tenaient en grand mépris les autres Noirs de l’Afrique. Brusch, dans une dernière édition de son histoire d’Égypte, dit que dans un papyrus de Boulacq, découvert par Mariette, il est question de la grande sociabilité des Na’hasiou et de la facilité avec laquelle ils apprenaient la langue de l’Égypte[2]. Pour que les Retous, alors les seuls représentants de la civilisation dans les régions méditerranéennes, aient pu faire une telle remarque, il faut qu’ils aient trouvé dans ces Na’hasiou, des dispositions bien supérieures aux autres peuples qu’ils avaient aussi vus de près.

François Lenormant dont les derniers travaux ont été la refonte de son Histoire ancienne de l’Orient, mise absolument au courant des dernières acquisitions de la science, affirme que les Éthiopiens ressemblaient tellement aux Égyptiens qu’on peut les regarder comme formant la même race[3].

Encore que l’illustre assyriologue, pour ne pas rompre ouvertement avec l’orthodoxie, ait continue à parler des Éthiopiens comme de peuples non-nègres, il faut prendre note de son affirmation principale qui seule nous intéresse ici. Il n’est, d’ailleurs, ni le seul ni le premier à proclamer cette parfaite ressemblance que le parti pris seul empêche

  1. Léon de Rosny, Congrès intern. des sciences ethnogr., tenu à Paris, 1878, note 3 de la page 174.
  2. H. Brusch, Histoire d’Égypte. Leipzig, 1875.
  3. F. Lenormant, loco citato, tome I, p. 266.