Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/359

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

modernes ? Plus rationnelle et beaucoup plus véridique était la conclusion de l’éminent naturaliste de Gœttingue. « Blumenbach, dit M. Louis Figuier, par l’examen d’un grand nombre de momies et par leur comparaison avec le produit de l’art ancien, est arrivé à établir trois types principaux auxquels se rapporteraient avec plus ou moins de déviations, les figures individuelles : le type éthiopien, le type indien et le berbère. Le premier est caractérisé par des machoires saillantes, aux lèvres épaisses, par un nez large et plat, par des yeux saillants. Ce type coïncide avec des descriptions données par Hérodote et d’autres auteurs grecs qui accordent aux Égyptiens un teint noir et des cheveux laineux. »

Où est la vérité, où est l’erreur ?

Comme à dessein, on a toujours embrouillé la question. D’une part, les anthropologistes, qui n’ont d’autres moyens pour l’élucider que les procédés craniométriques dont nous avons déjà vu l’insignitiance dans la classification des races humaines, se sont constamment étayés des conjectures historiques et archéologiques pour justifier le résultat de leurs investigations. D’autre part, les érudits, qui se sont enrôlés sous la bannière de Morton, ne trouvent rien de mieux que de s’appuyer sur l’anatomie comparée, c’est-à-dire sur ces mêmes résultats anthropométriques qui se réclament de leurs travaux, pour affirmer que les anciens Égyptiens appartenaient à la race caucasique. C’est une pure plaisanterie où les uns reçoivent des autres la rhubarbe et leur passent le séné.

La science ne peut se complaire dans un tel cercle vicieux, car elle a horreur de l’équivoque.

Il faut donc en revenir aux faits et les examiner plus consciencieusement. Si les anciens Égyptiens appartenaient à une race blanche, comment se fait-il que les plus beaux types, rencontrés ça et là parmi leurs monuments,