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ductions hâtives et téméraires que les anthropologistes tirent de leurs expériences systématiques, mais encore à toutes les pesées, tous les cubages et autres opérations anthropométriques, par lesquelles on cherche à établir des différenciations organiques ou hiérarchiques entre les divers groupes de l’humanité. Là on ne s’étaye que de règles formulées en dehors de la nature et qui se contredisent mutuellement ; mais on a un but arrêté, systématique, autour duquel tout gravite d’une façon évidente.

En prémunissant ainsi l’esprit du lecteur contre tout empressement à s’enthousiasmer de l’opinion de ceux qui ont cru trouver, en étudiant le cerveau, des signes évidents de ses différents modes d’activité, c’est-à-dire la source positive de nos facultés mentales, je ne prétends nullement méconnaître l’importance scientifique de cette étude. Les progrès réalisés par la science depuis cinquante ans me confondraient bien vite. Mais dans le courant et par suite de ces progrès mêmes, tous ceux qui regardent attentivement le cerveau ne peuvent s’empêcher d’y voir le théâtre d’une action jusqu’ici indéchiffrable. En étudiant tous ces dessins délicats, aux contours gracieux et aux lignes déliées, s’enchevêtrant en mille complications capricieuses, on sent dans ce magnifique instrument, qui est l’encéphale, des secrets que notre science, encore dans l’enfance, ne saurait complètement deviner.

Que le simple stimulus de la vie suffise pour en tirer les plus merveilleux effets, c’est incontestable. De là un besoin naturel de l’esprit de rattacher à chaque forme visible de cet instrument, dépression ou relief, cercles concentriques ou courbes savantes, une destination spéciale dans la production des effets constatés. Ce besoin de tout expliquer se produit parfois en des assertions audacieuses, surtout de la part des écrivains qui parlent du cerveau sans l’avoir spécialement étudié.