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des races humaines.

base, au prix de renoncer peut-être à certains sommets occupés par une supériorité spéciale. C’est surtout en anthropologie qu’il faut se mettre en garde contre cette spécialité exclusive qui resserre les horizons de l’esprit et le rend incapable de considérer les objets sous toutes leurs faces.

Mais est-il donné à un homme, dans notre époque de travail et d’initiative, où les grandes divisions de la science se subdivisent chaque jour à leur tour, d’embrasser toutes les notions scientifiques et d’arriver à une conception assez claire de chacune d’elles ? Assurément non. Un Pic de la Mirandole, on l’a bien des fois répété, est un phénomène impossible dans les temps actuels. Il s’agit donc, afin d’éviter une érudition dispersive et paralysante, de chercher dans les grandes divisions scientifiques celles qui sont les plus indispensables pour mettre l’anthropologiste à même de bien contrôler ses études personnelles. Peut-être trouvera-t-on ainsi une méthode sûre et lumineuse, à l’aide de laquelle on puisse atteindre le but proposé.

II.

LES DÉFINITIONS.


Ici vient se placer naturellement la question suivante : Quelles sont les connaissances qui concourent à former les données de l’anthropologie ? Chacun répondra selon le point de vue auquel la science est considérée, et là-dessus tout le monde est loin d’être d’accord.

Philosophes et savants se sont disputé le domaine de l’anthropologie. Les uns voulaient en faire une science philosophique, les autres une science purement biologique ou naturelle. De là sortent les définitions qui se croisent ou se confondent.

Parmi les philosophes, c’est surtout dans Kant que l’on