Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/202

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nées avant d’offrir des bases scientifiques plus solides.

Max Müller et M. Renan, les trouvant insuffisantes, ont cherché d’autres raisons. Ils considèrent les racines comme des types phoniques produits spontanément par une faculté inhérente à la nature humaine, celle de nommer les choses en les ramenant à des idées générales, suivant la puissance naturelle de l’esprit.

Mais que savait-on des racines ? Les pouvait-on étudier d’une manière précise, de façon à déduire des conclusions valables sur leur origine ? Comme après la découverte du sanscrit toutes les langues indo-européennes ont pu être classées, on commença par distinguer les radicaux des éléments formels qui y sont ajoutés d’après les règles de la phonétique. Les radicaux considérés comme les éléments primitifs de la langue furent divisés ensuite en racines attributives et racines démonstratives.

Pour expliquer l’origine d’une langue, il suffirait donc d’étudier ces racines qui sont d’ordinaire en nombre restreint dans chaque langue et les suivre attentivement dans leurs transformations phoniques.

Mais en quoi ces particularités linguistiques peuvent- elles intéresser l’anthropologie dans la recherche d’une base de classification des races humaines ? Continuons le raisonnement et les conséquences s’en déduiront. Les racines étant considérées comme produites spontanément par la faculté que l’homme a de nommer les choses, il semble que la pensée plus ou moins éclairée devient la grande régulatrice de la parole, à laquelle elle communique seule la vie et le mouvement. Le langage ne doit-il pas alors être rangé parmi les facultés que l’homme développe lui-même, par les seules excitations de la vie sociale ?

C’est une conclusion indispensable. Le professeur Sayce, un des plus brillants disciples de Max Müller, l’exprime en