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que la nuance primitive de ses ancêtres. Mais ce sont des cas accidentels dont l’histoire offre un contrôle sûr et pratiquable. En somme, tout le temps que l’on continuera à désigner généralement les races humaines sous les dénominations de blanche, jaune, noire, brune ou rouge ce sera un leurre que de choisir d’autres caractères que ceux de la couleur, quand il faut les classer.

Si les classifications sont tellement confuses, c’est qu’au lieu de s’arrêter à une base unique, on les confond toutes. Le plus souvent on crée à plaisir des dénominations arbitraires qui ne disent rien des particularités naturelles qui doivent servir de caractéristique à une nomenclature. N’est-ce pas ainsi qu’on parle de la race aryenne, de la race indo-européenne ? Cette nomenclature artificielle est d’autant plus captieuse qu’elle semble revêtir un cachet scientifique qui en impose au vulgaire. Le mot aryen ou aryan, dont la racine sanscrite signifie noble, appliqué à toute la race blanche, ne prouve autre chose qu’un orgueil rétrospectif. En fait, il n’a jamais existé une nation aryane. Quant au terme indo-européen, il provient simplement d’une fausse théorie linguistique. Quand on nomma ainsi la race blanche, on ignorait que la majeure partie de la population de l’Inde était d’un brun foncé ou franchement noir. L’erreur est sortie de cette idée que la beauté et l’intelligence sont l’apanage exclusif de la race blanche. Le terme de caucasique n’a d’autorité que par son ancienneté ; car plusieurs races distinctes entourent ou habitent le Caucase. On a moins à redire sur la dénomination mongolique donnée souvent à toute la race jaune. Bien que les Mongols proprement dits, comprenant les Mandchoux, les Tougouses, les Kalmouks, etc., ne sont qu’une partie de la race jaune, on a pu se servir de leur nom comme terme générique pour désigner toute la race dont ils paraissent former les principaux types. Quant au