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« Les métis de Nègres et d’Indiens, connus sous le nom de Zambos, au Pérou et au Nicaragua, sont la pire classe des citoyens. Ils forment à eux seuls les quatre cinquièmes de la population des prisons. Ce fait, déjà annoncé par Tschudi, m’a été récemment confirmé par M. Squier. Voilà pour la moralité[1]. »

En bonne logique, il me semble que pour faire une démonstration suffisamment probante de la vérité qu’il s’agit d’établir, il faudrait continuer l’examen de ces différentes particularités sur une seule et même catégorie de métis, et répéter la même observation d’une manière intégrale sur d’autres catégories, avant d’en tirer une déduction sérieuse. Mais au lieu de cela, on ramasse les exemples de toutes parts, dans une incohérence qui leur retire toute valeur démonstrative. Il serait donc permis de méconnaître a priori toutes les conclusions tirées de ces procédés incorrects. Cependant, nous pouvons par analogie expliquer les différents cas relatés par l’auteur de la Géographie médicale, sans avoir recours aux considérations ethnologiques qui ne sont invoquées ici que pour satisfaire à l’esprit de système.

Une réponse est toute faite sur la vitalité des métis, c’est l’augmentation remarquable des mulâtres d’Haïti dont j’ai déjà parlé. D’après les procédés de dialectique adoptés par les polygénistes, ils diront que la comparaison n’est pas valable, les mulâtres provenant de souches ethniques tout autres que celles dont proviennent les Topas de Pondichéry. Mais en dehors de toutes controverses sur ce point, il y a des raisons scientifiques qui aident à éclaircir nettement la question. En démographie, on constate toujours que lorsqu’une classe d’hommes est placée dans une fausse position sociale, ne pouvant se

  1. Bulletin de la Société d’anthropologie, mars 1860, cité par Broca.