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logie. J’en avais toujours entendu parler avec une telle admiration que mon plus vif désir, en visitant le Muséum, fut surtout de les voir. Il est évident que l’œuvre du préparateur est au-dessus de tout éloge. C’est si bien fait qu’on pourrait s’illusionner, au point de croire que l’on est en face de la plus évidente réalité.

Si on devait s’y conformer pour établir son jugement, l’affirmation des ethnologistes serait irréfutable. Il faut pourtant le répéter, il n’y a là qu’une simple œuvre d’art, qui prouve incontestablement le talent du préparateur, mais n’apporte aucun poids à l’opinion de Sœmmering, au point de vue scientifique Jacquart eût voulu démontrer un fait tout contraire que sa préparation tout aussi belle, tout aussi bien faite, parlerait éloquemment contre la thèse de Sœmmering. La science peut-elle se contenter de telles démonstrations pour accepter un fait comme d’ordre naturel et l’élever au rang de loi, c’est-à-dire comme devant se reproduire toujours, infailliblement, dans toutes les circonstances identiques ?

En supposant même qu’on ait rencontré des filets nerveux comparative plus gros chez certains noirs que chez un ou plusieurs blancs, cela ne suffirait pas pour formuler une proposition aussi générale, aussi absolue que celle de Sœmmering, si souvent répétée. Il resterait encore à savoir si, parmi un grand nombre de noirs et dans une quantité de blancs, le phénomène inverse ne se manifeste jamais. Toute investigation expérimentale, où l’épreuve n’est pas contrôlée par une contre-épreuve, ne revêtira jamais un caractère suffisamment sérieux à ceux qui respectent la science et craignent de compromettre son nom au profit de l’erreur.

Bien plus, en considérant l’expansion d’un centre nerveux, il peut se présenter certaine anomalie anatomique qui fasse illusion à un observateur même très expérimenté,