leur ensemble, que rien ne vient d’ailleurs, ne subsiste ou ne disparaît. En quoi donc diffère d’une illusion magique ce que les sots prennent pour la réalité ?
144. Ce qui est créé par la magie et ce qui est créé par les causes, d’où cela vient-il, où cela va-t-il ? Voilà ce qu’il faut rechercher.
145. Ce qui apparaît par le concours d’autres éléments et qui disparaît s’ils sont absents, ce phénomène artificiel, pareil à un reflet, comment aurait-il le caractère de la réalité ?
146-147. Pour la chose qui existe, à quoi bon une cause ? Et si une chose n’existe pas, à quoi bon encore une cause ? Des milliards de causes ne modifieraient pas le néant. Ce qui est dans cet état ne peut exister, et quel autre cependant peut arriver à l’existence ?
148-149a. Si l’être n’est pas au temps du néant, quand naîtra-t-il ? Car le néant ne disparaîtra pas tant que l’être ne sera pas né, et celui-ci ne peut se produire tant que le néant n’a pas disparu.
149b. De même l’être ne peut passer au néant, car une même chose posséderait cette double nature.
150-151. Donc il n’y a ni cessation ni existence. L’univers ne connaît ni naissance ni destruction. Les destinées des êtres sont pareilles à un rêve, à la tige du bananier. Il n’y a aucune différence réelle