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servent au plongeur pour se hisser commodément.

« La pompe est placée sur le pont, ou dans la batterie, ou sur l’avant d’un canot de service.

« Le plongeur s’habille dans la chambre du canot, il s’assied sur la fargue du canot soit pour entrer dans l’eau, soit pour en sortir. On peut faciliter ce mouvement en crochant sur le bord du canot une marche en bois soutenue en patte d’oie par deux bouts de filin. Le plongeur s’assied sur cette marche en remontant de l’eau.

« Le marchepied est une barre en fer de 1 mètre de longueur. La hauteur du crochet au-dessus du marchepied est environ de 1 mètre. Le croc doit être assez large pour crocher aisément dans les marches de l’échelle.

« Pour entretenir la carène d’un bâtiment sortant du bassin, des brosses dures ou des balais en bois à poignée lestée en plomb suffisent. Le balai ou brosse est attaché au poignet par une petite chaîne métallique. Lorsqu’on laisse accumuler les végétations, il faut employer les brosses rectangulaires métalliques en laiton. Ces dernières sont préférables aux brosses en fil de fer, qui pourraient rayer le cuivre.

« Lorsque le navire n’a pas été nettoyé depuis longtemps, il y a, sur la carène, des coquillages très-durs. Ainsi la frégate l’Invincible a, sur ses flancs, des huîtres aussi grosses que des huîtres d’Ostende, après un an de séjour hors du bassin. Les navires en fer portent plus particulièrement des moules ; il faut, pour les enlever, se servir de grattes en fer d’environ 0m,15 de largeur.

Renflouage des vaisseaux échoués. Destruction des navires ennemis en temps de guerre. — Le scaphandre permet également, dans certains cas, de remettre à flot des navires échoués. Des plongeurs soulèvent d’une certaine quantité le bâtiment au moyen de crics (fig. 430). Ils passent ensuite dessous, soit de fortes chaînes, soit de grandes bouées remplies d’air comprimé, et ils le font haler par un autre bâtiment voguant à la surface. Ces bouées ont pour objet d’augmenter sa surface ascensionnelle.

Pisciculture, pêche du corail, des éponges, des perles et de la nacre. — Il est facile de comprendre toute l’extension que prendrait le commerce de ces produits, si l’on utilisait le scaphandre pour les recueillir.

Les opérations nombreuses et variées exigées par l’élevage des poissons dans les étangs, dans les petits cours d’eau et les rivières d’eau douce ou salée, réclament fréquemment une connaissance précise, un aménagement rationnel du fond des eaux. La nature des plantes, la disposition des abris dont le poisson peut avoir besoin, ont, en effet, une grande influence sur le succès des entreprises de pisciculture. Sans nul doute, un appareil qui permet de descendre sous l’eau, d’y travailler librement et de s’y déplacer comme on le veut, doit rendre, dans ces diverses opérations, des services réels, surtout lorsqu’il s’agira d’empoissonnements un peu considérables et dont les produits pourront facilement compenser les dépenses de l’entreprise.

Rien de plus imparfait que les procédés suivis actuellement dans la pêche des huîtres comestibles. La drague dévaste aveuglément les bancs dont la nature a peuplé nos parages. Aucun choix n’est possible entre les jeunes et les adultes ; enfin, bon nombre de ces mollusques sont brisés et perdus. Cette pêche, d’ailleurs, est d’un produit incertain ; en tout cas, on peut la considérer comme beaucoup moins productive que ne le serait une récolte à la main, faite par un équipage submergé dans le bateau plongeur, suivant à son gré le banc d’huîtres au fond de la mer, épargnant les jeunes pour l’avenir, et ne perdant pas, s’il le veut, un seul animal. Un autre point de vue mérite d’être signalé à ce propos.

Grâce à l’art admirable de l’ostréiculture, dont nous avons décrit les pratiques dans la Notice sur la Pisciculture[1], on sait aujourd’hui ensemencer d’huîtres les rivages où ces animaux n’existent pas. Le scaphandre serait très-propre à établir sans peine, et dans les lieux choisis d’avance, des bancs d’huîtres qui, en peu d’années, seraient d’un bon rapport et enrichiraient nos pays maritimes.

Le même système appliqué aux huîtres perlières, permettrait de régénérer les pêches des perles et de la nacre, et de prévenir l’é-

  1. Tome III.