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tions qui précèdent, et d’établir que ce nouveau scaphandre constitue réellement un progrès dans l’art de plonger sous l’eau.

Le réservoir-régulateur (fig. 408) est un véritable poumon artificiel que le plongeur porte sur son dos.

Fig. 408. — Appareil Rouquayrol-Denayrouse ; réservoir-régulateur, vue extérieure.

Il se compose de deux parties : le réservoir d’air et la chambre à air.

Le réservoir d’air proprement dit, A, a une capacité de 8 litres environ ; il est construit en tôle de fer ou d’acier de 6 millimètres d’épaisseur, et étamé à l’intérieur pour prévenir l’oxydation. Il reçoit directement l’air de la pompe par le tuyau a, et porte à la base du tuyau de conduite une soupape de retenue qui se ferme sous l’influence de la pression intérieure en cas de rupture du tuyau. De cette façon, l’eau n’y peut rentrer.

La chambre à air B est soudée sur le réservoir ; également étamée à l’intérieur, elle est faite en tôle plus légère. C’est là que le plongeur aspire l’air nécessaire à l’entretien de son existence, à l’aide d’un tube flexible b qui aboutit à la bouche.

Le tuyau de respiration b est muni, sur un point quelconque de sa longueur, d’une soupape qui se prête à l’expulsion, mais s’oppose à la rentrée de l’air.

La chambre à air B est située au-dessus du réservoir d’air A ; elle est fermée au-dessus par un plateau d’un diamètre moindre que le diamètre intérieur de la chambre et recouvert d’une feuille de caoutchouc qui, d’une surface plus grande que celle du plateau, le relie hermétiquement aux parois centrales de la chambre.

On voit donc qu’il est susceptible de céder à une pression soit intérieure, soit extérieure, et de s’élever dans le premier cas et de s’abaisser dans le second.

Des bretelles et un tablier de cuir C servent à porter cet appareil sur le dos.

La figure 409, qui donne une coupe verticale du réservoir-régulateur, fera comprendre le jeu de ce véritable poumon artificiel.

Fig. 409. — Coupe verticale intérieure du réservoir-régulateur.

La chambre à air est fermée au-dessus par un plateau en bois ou en métal C, d’un diamètre un peu inférieur à celui de la chambre elle-même ; et ce plateau est lui-même recouvert d’une feuille en caoutchouc, qui s’applique hermétiquement sur les parois extérieures de la chambre, au moyen d’un cercle en cuivre, de manière à empêcher toute introduction de l’eau. En raison de l’extensibilité du caoutchouc, ce système, — le plateau et sa calotte, — peut s’élever ou s’abaisser de quelques millimètres sous l’influence d’un excès de pression intérieure, et il transmet ces mouvements à la soupape à l’aide d’une tige verticale, t, fixée en son milieu, dans le prolongement de la tige du clapet. Il y a donc solidarité intime entre les mouvements du plateau et ceux de la soupape, et c’est là ce qui constitue l’originalité de l’appareil.

La chambre à air, B, et le réservoir d’air, R, communiquent au moyen d’une petite sou-