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L’inconvénient principal du sondage à la corde, c’est de ne permettre que l’emploi des instruments rodeurs. Or, il est une foule de circonstances dans lesquelles il faut pouvoir faire usage des instruments agissant par percussion. C’est précisément parce qu’il permet de faire usage à volonté, et selon les circonstances, des instruments rodeurs ou percuteurs, que le système de forage que nous avons décrit est le plus en usage dans tous les pays.

Le sondage à la corde peut être, en résumé, employé, dans certains cas, avec succès. C’est aux sondeurs qu’il appartient de juger dans quelles circonstances il est susceptible d’être appliqué utilement.

Système prussien. — Le système prussien a pour but de pallier certains inconvénients inhérents à l’emploi de la sonde rigide, dans les forages de grande profondeur.

L’un des plus graves est celui-ci : à mesure que la profondeur du forage augmente, la longueur, et par conséquent le poids de la sonde, augmentent aussi ; de sorte qu’il arrive un moment où l’emploi du système percuteur devient extrêmement difficile. On ne peut cependant percer autrement les roches dures, et la sonde est ainsi exposée à se briser fréquemment. En outre, chaque fois qu’elle retombe, elle éprouve, sur toute sa longueur, un mouvement de trépidation qui la fait fouetter violemment contre les parois du sondage. Répété plusieurs milliers de fois par jour, durant l’espace de plusieurs mois, ce mouvement de fouet a nécessairement pour conséquence d’endommager les tuyaux de retenue, ou, si le trou n’est pas tubé, de produire des écoulements qui peuvent retenir l’outil et amener la rupture de la sonde, par suite des efforts tentés pour la retirer.

Il est évident que si l’on parvenait à rendre l’outil perforateur absolument indépendant du reste de la sonde, l’inconvénient que nous venons de signaler disparaîtrait. M. d’Œynhausen, conseiller des mines en Prusse, a résolu le problème par l’invention d’une coulisse qui porte son nom et qui fait le fond du système prussien.

Fig. 358. — Sonde à coulisse d’Œynhausen.

Cette disposition consiste (fig. 358) en une tige de fer carrée, C, de 3 à 4 centimètres de côté, qui s’emmanche à vis avec les tiges supérieures B, et qui peut prendre un mouvement de va-et-vient dans une coulisse a, où elle est retenue par deux guides c, d, qui viennent butter alternativement à chaque extrémité. La longueur de la coulisse a est précisément égale à celle de la course de la sonde, ou à la hauteur de chute de l’instrument. Ceci posé, voici