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Fig. 309. — Le phare du cap Spartel, au Maroc.

On trouve sans doute au Maroc des maçons qui ne manquent pas d’un certain art, qui exécutent assez habilement cette ornementation pleine de gracieuses fantaisies, d’où l’architecture mauresque tire ses principaux effets ; mais on ne pouvait attendre de ces ouvriers la solidité de construction qu’exigeait un phare exposé à des pluies diluviennes et aux plus violentes tempêtes. Les tailleurs de pierre, à Tanger, ignoraient l’usage de l’équerre et n’admettaient pas qu’on pût mettre en œuvre des morceaux de telle dimension qu’un homme ne pût les transporter. Enfin les charpentiers marocains n’emploient jamais que des madriers, et ils ne se doutent pas de ce qu’est un assemblage.

On aurait pu se procurer des ouvriers en Espagne ; mais la main-d’œuvre est à trop bas prix au Maroc, pour que le haut fonctionnaire qui avait les travaux dans ses attributions, pût se résoudre à accorder des salaires comparativement exorbitants.

Le gouvernement français vint au secours de l’ingénieur, en lui envoyant, à la fin de 1861, un appareilleur et un tailleur de pierre, et plus tard deux autres ouvriers.

Enfin, grâce au dévouement et à l’énergie de l’ingénieur, cet important travail, exécuté dans des conditions si défavorables, était complétement terminé en 1864, et le 15 octobre de la même année, un feu fixe, de premier ordre, était allumé au sommet de la tour.