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lonne liquide, EF. Si l’huile vient à disparaître par une cause quelconque, à l’extrémité A, une quantité correspondante de mercure descendra dans le réservoir CD et maintiendra l’extrémité de la colonne d’huile à peu près au même point. Le niveau ne sera pas absolument le même, car à mesure que le mercure contenu dans le réservoir GH tombe dans le réservoir CD, le niveau supérieur du mercure baisse en GH, et par conséquent la longueur de la colonne de ce liquide qui pèse sur l’huile se raccourcit. Cependant si l’on ferme exactement le vase GH, et que l’on y adapte un tube, a, communiquant avec l’air extérieur, on peut rendre fixe le haut de cette colonne. Ce tube a jouant le rôle d’un vase de Mariotte laissera entrer de l’air dans le réservoir, et le niveau du liquide y demeurera constant.

Fig. 31. — Principe de la lampe hydrostatique.

L’idée de construire des lampes fondées sur ce principe physique, appartient à un Anglais, nommé Keir, qui prit une patente (brevet d’invention) à Londres en 1787, peu de temps après l’arrivée d’Argand en Angleterre.

Lange obtint, à Paris, en 1804 un brevet d’invention pour le même objet : il espérait remplacer ainsi les mouvements d’horlogerie de la lampe Carcel.

Un autre artiste, nommé Verzi, prit, en 1810, un brevet pour une lampe analogue.

Le liquide pesant employé par Keir, était une dissolution de sel marin, Lange employait de la mélasse, Verzi du mercure.

Aucune de ces lampes n’obtint la faveur du public. Le mécanisme employé pour faire remonter l’huile, était trop compliqué ; ou bien les liquides pesants étaient mal choisis. La mélasse n’avait pas assez de fluidité, le mercure et le sel marin attaquaient le métal des lampes.

Thilorier, physicien français, réussit à rendre la lampe hydrostatique d’un usage pratique, en perfectionnant certains détails de son mécanisme, et surtout grâce à la dissolution saline dont il fit usage. Il adopta pour liquide plus pesant que l’huile une dissolution aqueuse concentrée de sulfate de zinc, qui n’attaque aucunement le métal des lampes, et ne cristallise pas par un abaissement de température allant jusqu’à — 8°.

La lampe Thilorier se composait de deux vases principaux superposés. Le réservoir, ou vase supérieur, se terminait par un tube assez long pour descendre jusqu’à la partie moyenne du vase inférieur, où se trouvait l’huile. Le vase supérieur contenait une dissolution de sulfate de zinc, dont le poids était à celui de l’huile comme 1,50 est à 1. On avait donc ainsi deux colonnes verticales, dont la longueur, pour qu’elles se fissent équilibre, devait être dans un rapport inverse à celle de leur densité. Le vase supérieur était toujours placé à une hauteur plus grande qu’il n’était nécessaire, et la différence du niveau était réglée à sa juste mesure par un petit tube vertical, prenant jour à l’extérieur, et plongeant dans la dissolution saline au point convenable. Un vase intermédiaire, ou dégorgeoir, que l’on vidait chaque jour, recevait l’huile qui avait